L’histoire de Pérols
Nous vous proposons de la découvrir succinctement. Comprenez comment s’est tissée une étroite relation entre les hommes et les étangs, l’histoire d’une population qui s’est adaptée au fil des âges, développant ainsi une culture et des traditions qui lui sont propres.
Des traditions culturelles et festives grâce auxquelles se sont développées des valeurs de partage, de solidarité et de savoir vivre.
Origine et évolution d’un nom
C’est en 804 ap J.C que l’on trouve pour la première fois une mention écrite concernant le village, faite dans le cartulaire de Gellonne, sous le nom de PERAIROLUM.
De 1130 à 1183, dans le cartulaire de Maguelone, on trouve successivement PEROLES en 1130, PEROLS en 1181 et MANSUS de PODIOLIS entre 1175 et 1183.
Dans « Le statut ecclésiastique de Maguelone », on lui donne le nom de PEYROLIS vel PEROLES.
En 1570, sur la première carte particulière du Languedoc figure RERAUL
En 1626, la carte de Jean de Beins signale l’étang de Peyrolz (cartes anciennes du Languedoc)
Finalement la ville semble acquérir son nom définitif entre 1649 et 1684 : Pérols.
Histoire d’eaux
Si un élément naturel devait être associé à la ville de Pérols, ce serait sans conteste l’eau.
Non pas celle de la mer à quelques battements d’ailes (pas de sortie directe sur la Méditerranée) mais l’eau des étangs, à l’Est et au Sud, qui comptent pour un tiers du territoire, anciens palus, marais boueux, mais plus encore salins et lieux de pêches.
Ils sont les domaines privilégiés d’oiseaux sauvages au repos ou en chasse.
L’eau du port également et celle des canaux, du chenal et des graus au faible tirant.
L’eau du Boulidou, bouillonnante et vertueuse – quoique trouble et fortement teintée d’odeurs de marécage – à qui l’on prêta jadis le pouvoir de soigner et guérir les cors au pied et autres rhumatismes.
L’eau du puits, plus claire et consommable à la Guette, au Rivet. L’eau qui donne la vie et le poisson en abondance, anguilles et petits muges, lesquels disait-on apportaient aisance relative et droits non contestables à ceux qui les pêchaient.
Pérols, c’est une histoire d’eau, une alchimie mystérieuse d’incessants échanges entre mer et étangs.
Histoire d’hommes
Celle des marins grecs ou étrusques qui accostèrent ici il y a plusieurs siècles. Celle des romains au 1er siècle après J.C, à qui l’on doit le développement du commerce du poisson (des étangs et ceux du cabotage). Celle des hommes des monastères et de la puissante tutelle des évêques de Maguelone.
Celle des premiers « cabaniers », pêcheurs qui vers 1500 obtinrent du Chapitre quelques arpents de terre, un bail souvent précaire qui leur permit néanmoins de construire des cabanes pour entreposer barques et filets.
Celle des hommes et des femmes de la vigne, plantée en abondance dans la région et dont on fait commerce. Une vie rude pour les paysans, particulièrement au XVIe siècle, lorsque le Roi Soleil accablait son peuple de lourds impôts, amassés sous l’œil rigoureux des Consuls et des premiers Maires, dont la charge fut créée en 1689.
Celle du premier Maire de Pérols, Ignace Estelle, nommé le 2 mai 1696 et qui avait désormais « le droit de jouir et d’user des honneurs, d’autoriser prérogatives, privilèges, exemptions et franchises, pouvoirs, attributions, fonctions et droits, conformément à l’édit de création de maires d’août 1689 ». L’histoire des premières fêtes du village aussi venant égayer la vie de ses habitants, on en trouve trace dès 1684, grâce aux écrits outrés du curé de Pérols : « on danse quelquefois les saints jours et l’on y joue fort souvent, surtout au ballon, même devant l’église où l’on ne peut prier Dieu ».
Plus tard, on tirera le taureau à la corde, on placera en cercle les charrettes des viticulteurs sur la place de la Mairie pour que s’y déroulent les courses libres, on marquera les taureaux lors de ferrades aux prés. Le début d’une longue tradition de fêtes taurines qui perdure encore aujourd’hui à Pérols tout l’été.
Une population bigarrée
Eaux plates et calmes des étangs, tel l’eldorado de vies bouleversées à la recherche d’une terre d’accueil !
D’abord celles des Espagnols, exilés du Franquisme, qui de Navarre, d’Aragon et de Castille « remontent » vers le Sud d’une France qu’ils ne connaissent pas.
On dit que la vigne a besoin de bras, comme les champs et les jardins cultivés du pays melgorien. Ils s’arrêtent à Pérols et la plupart y demeurent.
Plus tard, celles des exilés d’Alger ou Constantine, Pieds-Noirs ou Harkis, quittant leurs pays d’orangers, pour trouver par défaut quelques charmes à Pérols et à ses habitants.
Du passé au présent
A l’instar de sa grande sœur « Montpellier », la ville se transforme peu à peu pour accueillir la nouvelle économie et les besoins émergents de ses habitants.
Le vignoble a fait place aux terrains constructibles où se nichent désormais maisons, villas, espaces verts et agréables quartiers résidentiels. Mais l’essentiel subsiste… Le charme, l’atmosphère étonnante du quartier des Cabanes.
L’âme des pêcheurs, des anciens vignerons… c’est la richesse de toutes ces femmes et ces hommes qui permet à Pérols d’être une ville au cœur animé, fière de son passé et de ses traditions culturelles et festives, résolument tournée vers l’avenir, respectueuse de son histoire et de son patrimoine.